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L'AAH
29 mars 2009

Les Ledge Emménagent - I-VII

07 Mars 2009 – Caen (France)

Samedi matin peu avant huit heure le monospace de la famille Ledge se gare en face de la bibliothèque municipale. Une petite voix résonne à l'arrière du véhicule.

  • On est arrivés maman?

  • Oui ma puce.

Les deux aînés sont déjà sorti dehors et regardent autour d'eux une ville qu'ils découvrent pour la première fois. Victor, descend à son tour et se dirige vers l'arrière de la voiture. Il sort du coffre plusieurs sacs.

  • Joséphine, Paul venez m'aider mes chéris. Florence tu as les clefs.

  • Oui mon cœur, je m'occupe d'Émilie et je vais ouvrir.

Elle fait glisser la porte du véhicule enlève la ceinture de la petite dernière et toutes les deux traverse le boulevard pour rejoindre une superbe maison rue Promenade du fort. Suivit à peu de distance par le reste de la famille.

Depuis trois mois Victor est venu plusieurs fois pour préparer l'installation de la petite troupe. Il n'eut d'ailleurs pas grand chose à faire car le lieu était dans un état parfait. A croire qu'une entreprise de nettoyage était passé la veille pour faire le ménage en grand. Pourtant d'après le notaire qui les avait contacté, elle était inhabité depuis plusieurs années. La décision de partir n'avait pas été simple à prendre. Tout deux avaient une vie professionnelle bien assise, et leur vie à Paris leur convenait parfaitement. Ce choix fut décidé en famille, chacun pu dire ce qu'il en pensait. Évidement les deux aînés étaient les  plus réticents et l'idée de de voir quitter copains, copines et autres avantages de la capitale ne les tentaient absolument pas. Tout ça pour déménager dans une ville dont il connaissait à peine le nom.

Les choses évoluèrent lorsque Victor revint de Caen avec les photos de la maison. Les parents qui n'étaient pas non plus convaincu qu'un tel changement soit des plus judicieux, évoluèrent lorsqu'ils virent ce que pourrait être leur futur cadre de vie. Car la maison dont ils ont hérités est une superbe bâtisse de trois étages du XVIIIème siècles. A l'arrière un large jardin s'étend avec des arbres centenaires, des massifs floraux et tout cela à trois minutes à pieds du centre ville. Chemin faisant et après s'être renseigné sur la ville, il fut décidé de quitter Paris d'autant que les parents ne virent plus aucune raisons pour qu'un chien ne vienne pas compléter la famille.

Et donc en ce samedi matin, voilà pourquoi ils attendent avec impatience que Florence ouvre la porte. Elle lâche la main d'Emilie et fouille sans son sac à main.

  • Chéri tu es certain que tu n'as pas le trousseau?

  • Attends je regarde...non, non je ne les ai pas. Réfléchissons, hier quand les déménageurs ont pris les derniers cartons je les ait vu sur l'évier de la cuisine mais après...j'en sais rien...

Les enfants regardent affolés leurs parents. N'y tenant plus d'un rapide geste Florence sort les clefs de son sac. Les parents ne peuvent s'empêcher de sourire en voyant la tête des deux grands. A peine la porte est-elle entrouverte que les enfants s'engouffrent dans la maison. Les époux suivent.

  • Bienvenue chez toi mon amour.

  • Pas sans toi mon chéri.

Un quart d'heure plus tard arrive le camion de déménagement, en fin de matinée Florence et Emilie partent dans le centre ville à la recherche de sandwichs. Peu avant treize heure, tous déjeune dans le jardin à l'arrière de la maison. Celle-ci est encore plus belle dans la réalité que sur les photos prisent par Victor. A cet instant les profusions offertes par la capitale sont loin derrières les Ledge. Et ce qui étonne tout les participants est le silence qui règne. Le lieu est si apaisant que l'un des déménageurs somnole son repas à la main.

La sonnerie de la porte d'entrée le sort de sa torpeur, Victor regarde sa montre.

  • Ça c'est certainement l'installation du téléphone.

Les deux grands lui emboîte le pas. Et effectivement les deux employés de la société chargés de l'installation sont sur le seuil. On les fait entrer, sans attendre ils se mettent au travail. Pendant ce temps les meubles sont placés les uns après les autres suivant les indications de la maîtresse de maison. Quant aux enfants chacun dans sa chambre, aménage leur affaires qui furent les premières débarquées du camion.

En juin 1990, Florence sort d'une grande faculté de Paris. Trois mois plus tard affolé par ce qui se passe en Afrique elle décide travailler pour une ONG, et se retrouve sur le terrain au Rwanda. Dés lors, ses idéaux en poche elle deviendra un tout autre médecin. En décembre, alors qu'elle soigne dans un hôpital là des crânes défoncés à coup de machette, ici des grand brûlés elle rencontre un reporter Français qui couvre les massacres pour un grand quotidien anglais. Immédiatement il se passe quelque chose entre les deux. Toutefois conscient du danger et de la précarité de leur situation un accord tacite et aphone s'installe entre eux. Même s'il est évident qu'il y à entre eux bien plus que de l'affection, il ne se passera rien. Au plus fort des évènements, ils s'éviteront même volontairement.

Une fois Victor revenu en Angleterre, il ne se passera pas un mois sans qu'ils s'écrivent, pour arriver à une échange épistolaire hebdomadaire. Lorsque fin 1993 Florence dut être rapatriée d'urgence en France après que son véhicule eut reçu une rafale de mitrailleuse, il ne fallut pas vingt quatre heures avant que Victor ne soit à son chevet. Dés lors il ne se quitteront plus. Elle installera sont cabinet médical à Paris, et lui ne couvrira plus aucun conflit. La raison était simple, célibataires rien ne leur semblait plus précieux que de vieillir ensemble et de fonder une famille.

Lorsque leur vie fut stabilisée et qu'ils se sentirent prêt ils franchirent le pas, ils s'unirent durant l'été 1994, puis début novembre de la même année naissait Joséphine avec quelques semaines d'avances. Leur vécu  fît que plus que bien d'autres ils goûtent chaque instant de leur vie et surtout sereins de ne rien avoir craindre pour leurs trois enfants. Car même si Caen n'est pas la plus belle ville du monde, il y à peu de chance qu'ils puissent être tués par la bombe d'un kamikaze ou bien encore victime de balles perdues tirées d'un hélicoptère.

L'année suivante, treize mois après Joséphine, Paul vint au monde. Enfin l'année de la victoire de la France à la coupe du monde de foot Émilie s'invita. Depuis presque quinze la vie de la famille Ledge n'est qu'une succession de joies simples et sans prétentions. Florence continue d'être en contact avec des ONG en tant que consultante. Victor dont les jambes frémissent encore quelques fois à la lecture des dépêches des agences de presse, distille sont expérience auprès de futurs collègues encore en formation.

Peu avant dix huit heures les deux employés du téléphone explique à Florence comment fonctionne le standard téléphonique de son cabinet médical. Victor au second dans la pièce qui fait office de bureau connecte son ordinateur au wifi. Tout fonctionne parfaitement, il va maintenant configurer l'ordinateur des enfants installer dans l'un des coins du salon.

Le soir tous vont manger dans le restaurant Quick de la ville, pour la première fois ils admirent à la lumière des réverbères les hauts remparts de l'ancienne demeure du Conquérant. De retour chez eux, ils croisent leur voisin, un aimable gaillard d'une soixantaine d'années qui vient à leur rencontre.

  • Madame, monsieur, les enfants, ils se penchent vers la plus jeune des trois, toi ma petite il est plus d'un poisson qui adoreraient nager dans tes yeux, il lui tend la main, moi c'est Albert et toi?

  • Émilie monsieur.

  • Enchanté Émilie.

Il se redresse et offre sa main aux parents qui l'a prenne volontiers à tour de rôle.

  • Albert Fernigot, votre voisin permettez moi de vous souhaiter la bienvenue.

  • Florence et Victor Ledge, merci...tout le monde est aussi chaleureux dans le quartier, demande Victor.

  • Oh que non, je suis évidement le plus aimable du lot, il se tourne vers les enfants en terminant sa phrase par un clin d'œil. Émilie essaye de lui rendre l'appareil, à ceci prés qu'elle ferme les deux yeux.

Ils échangent quelques banalités puis chacun rentre chez soi.

  • Maman je peux me connecter.

  • Nan mon cœur il est trop tard, par pour la télé nous sommes d'accord.

  • Mais maman j'ai promis à Charlotte que …

  • Joséphine tu connais la règle ma puce, vous n'êtes pas en vacance.

  • Pffff...

  • Je suis bien d'accord avec toi, allez file mauvaise graine.

Jusque tard les parents vident les cartons, peu après une heure ils sont allongés l'un à côté de l'autre.

  • Elle est magnifique cette maison tout de même...

  • Ma chérie je n'en revient toujours pas. Et ce Bigson était un ami de tes parents alors?

  • J'en sais rien, quand le notaire nous a dit son nom c'était la première fois que je l'entendais.

  • C'est fou...par contre je serai intraitable sur la poussière, et que je n'ai pas à te le redire.

Elle lui pince la cuisse.

  • Crétin. Ca me fait bizarre quand même, et le jardin...non mais t'as vu...non vraiment...je sais pas quoi en penser en fait.

Il s'appuie sur un coude et l'a regarde.

  • Tu regrettes?

  • Mais non pas du tout, mais je me pose des questions c'est tout.

  • Pourtant tu as entendu le notaire tout est complètement légal, tu n'as rien à craindre.

  • Ha non, ce n'est pas à ce niveau là que je me pose des questions, cela tient plutôt au fait que nous ne pourront jamais le remercier, et puis on ne connait rien de lui. Si ce n'est qu'il a écrit quelques livres.

  • Ouais c'est vrai, j'avais pas vu ça comme ça. Dis donc je pensais à quelque chose...

  • Au fait excuse de te couper mon amour, mais Émilie ne t'as rien dit quant tu lui as dit bonsoir?

  • Ben non, pourquoi?

  • Parce que demain on est bon pour aller à la SPA.

Il éclate de rire.

  • La p'tite mère, elle perd pas le nord j'te jure.

  • Bon alors tu as pensé à quoi?

  • Bien, mais bon je suis pas certain que tu sois d'accord...

  • Dis toujours on verra.

  • Tu es d'accord avec moi que la maison est immense.

  • Évidement!

  • Et bien voilà, je me dis...mais je me trompe peut être...qu'un petit de plus ça ne se verrait pas beaucoup.

Elle sourit et l'embrasse.

  • Nan, et puis on à cette chance de ne pas être pratiquant, alors on peut s'aimer sans procréer, non? Mais je dis une bêtise, tu dois être épuisé avec le déménagement.

  • Tu vas voir.

Le lendemain matin on frappe à la porte de leur chambre. Florence regarde sa montre.

  • Oui?!

Émilie apparaît sous doudou sous le nez.

  • Qu'est qu'il y à mon cœur? Il est à peine sept heure.

  • On va chercher le chien?

  • Mon coeur...allez vient.

Moins d'une demi-heure plus tard toutes la maisonnée est réveillées par les sirènes hurlante des voitures de police fonçant rue Albert Sorel.

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