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L'AAH

31 mars 2009

Bertatole à Paris - I-VIII

23 Décembre 2005 – Paris (France)

Le luxueux hall de l'hôtel accueille un fourmillement pour le moins inhabituel. Ce n'est pas tant l'approche des fêtes de fin d'années qui est à l'origine de cette frénésie. Non, ce qui fait que le gratin des collectionneurs et la fine fleur des milliardaires est présente dans la capitale Française c'est la vente 'du siècle'. Vente privée qui doit avoir lieu en cette fin d'après-midi.

De toute part les talons hauts frappant le marbre résonne dans le lieu, les cigares rivalisent de longueur, quant aux épouses la gagnante est  celle qui aura le plus de valises à faire porter. La superficialité de l'ambiance contraste avec les merveilles picturales qui doivent être misent en vente. Il n'est pas besoin d'avoir beaucoup d'imagination pour se douter qu'un des Manet  finira dans un salon Texan aux côtés d'une énorme paire de cornes de taureau. Ou bien un Monet décorant un couloir menant aux toilettes d'un palais Saoudiens. Ce qui ne serait pas plus stupide qu'un Van Gogh dans la cantine d'une entreprise japonaise.

Un brouhaha indescriptible emplit le lieu. Pourtant soudainement il n'y à plus que des murmures, les plus courageux regardes les lourdes portes de l'entrée. Un vieil homme entre, son allure n'a rien de très florissante. Pourtant le personnel s'occupant des moins riches de l'assistance lâche les bagages et viennent vers le nouveau venu. L'un d'eux s'approche plus courageux que les autres propose ses services.

  • Monsieur Bertatole, je peux vous aider?...

  • Crétin! Répond le vieillard qui avance imperturbablement vers l'accueil.

Certain s'écarte, d'autres qui ne connaissent par le nouvel arrivé le fixe en souriant. Une fois au guichet il lâche sans préambule.

  • Tout est prêt?

  • Oui monsieur Bertatole, tout le monde est arrivé et ils vous attendent.

Sans rien ajouter, le vieillard acariâtre part en direction de la salle de réunion qu'il à réservé la veille. En chemin sa route croise celle d'une jolie brune qui à sous le bras un Yorkshire et dans l'autre main une coupe de champagne. Alors qu'il est à sa hauteur, elle se met à glousser en prononçant quelques mots en allemand. Bertatole s'arrête net, et lui murmures trois ou quatre mots en retour. La jeune fille éclate de rire. Son interlocuteur poursuit sa route et disparaît derrière une porte, aussitôt la pagaille de tout à l'heure reprend de plus belle.

A peine le vieille homme a t'il disparu que trois gaillards sortis de nulle part bloquent l'entrée. Après un couloir dont la moquette est épaisse d'une dizaine de centimètres, Bertatole tourne sur la droite pour faire face à une large porte à double battant, devant celle-ci deux géants aux épaules démesurément larges les ouvrent pour laisser entrer Bertatole. Immédiatement, les dix présents qui discutent se taisent et se lève dans un silence de cathédrale. Le nouveau venu, le regard fixe rejoint sa place située à l'une des extrémités de l'immense table. Il s'assoit, pose sa serviette et en sort six clefs USB. Sans préambule sa voix cinglante tranche dans le silence ambiant.

  • Asseyez-vous! J'ai lu vos rapports et ce que je pensais depuis plusieurs mois se confirme certains d'entre vous ne sont pas à la hauteur, que dis-je sont des incapables. Vous n'aviez pourtant pas grand choses à faire tout était mis en place pour que vous n'ayez qu'à suivre mes ordres. Sanders, Laporte, Mazaki et Tomansso dégager. Vous êtes la honte de cette assemblée, allez donc proposer votre incompétences à d'autres.

Sans un mot les personnes citées, trois hommes et une femme quitte la pièce. Tête baissées, les quatre quittent la pièce ne regardant que leurs chaussures italiennes ou anglaise faites sur mesure. Une fois partis, Bertatole reprend avec le même ton monocorde.

  • Voilà une bonne chose de faites. Pour vous, les rescapés,  voici mes nouvelles instructions, certains d'entre vous ne m'ont pas totalement convaincus, je leur laisse une dernière chance. Pour d'autres je suis particulièrement étonné de la capacité d'adaptation dont ils ont fait preuves.

Il jettent les clefs une à une à chaque participant. Il sort de sa poche un Iphone et tapote deux fois l'écran. Cinq secondes plus tard six bips retentissent dans la pièce, une led rouge s'allume sur chacun des périphériques externes.

  • Les clefs sont maintenant activés, vous avez dix minutes pour rejoindre vos chambres, lorsque la lumière passera au vert vous aurez vingt minutes pour prendre connaissance des informations que chaque clef contient. Ce délais passé un virus détruira son contenu.

Il récupère sa serviette, se lève pour se diriger vers la sortie. Alors qu'il est pratiquement arrivé il se retourne, et ajoute.

  • Ha oui j'ai oublié, deux choses encore. Elles ne peuvent être reconnues que par les ordinateurs portable que vous avez reçu et les fichiers ouverts seulement par  l'application qui est installé sur les disques durs de ces derniers. De plus si vous essayez d'imprimer, de copier ou bien encore manipuler de quelques manières que se soit le contenu une alerte me sera envoyée et les informations définitivement supprimées.

Il sort. La porte se referme derrière lui, les six enfilent leur manteau, récupèrent leurs affaires et filent à travers les couloirs pour rejoindre les ascenseurs. Certains sont encore à ouvrir leur chambre lorsque la lumière passe au vert. Vingt minutes plus tard tous voient le même message surgir sur leur écran « Informations détruites ».

Presque simultanément les six rabattent l'écran de leur ordinateur portable. Certain s'allonge sur leur lit, d'autres sortent de leur chambre enfin certains filent sous la douche. Une chose les réunis, c'est qu'enfin ils ont passés cet examen annuel avec succès. Dés le lendemain, ils mettront tout en œuvre pour mener à bien les instructions de Bertatole, attendant avec angoisse et impatience l'année prochaine.

Le 25 décembre au matin deux casernes de pompiers s'acharnent à éteindre l'incendie d'une grande battisse du quartier de Chelsea à Londres. Ted Sansders, ses trois enfants et sa femme disparaissent dans la catastrophe.

Jean-Louis Laporte se fera poignarder le soir même en sortant d'une boîte de nuit ultra-connue de la capitale. De nombreux témoins assurèrent qu'il avait bu bien plus que de raison.

Mazaki périt avec les deux cent cinquante autres passagers de l'avion qui le ramenait au Japon.

Tomansso Luigi a disparu, et encore aujourd'hui personne n'est capable de dire ce qu'il à bien pu devenir. Toujours est-il que dans l'une des forêt de la région parisienne, il est un arbuste qui croît bien plus rapidement que ses voisins.

Peu avant midi, Maurice Tongo après avoir pris une douche salvatrice décroche le téléphone de sa chambre et appel la réception.

  • Oui monsieur Tongo?

  • Veuillez me faire monter à manger je vous prie, il regarde la carte...œuf coque et caviar, mettez moi un homard flambé...et...non se sera tout...que le sommelier le choisisse...merci.

Après s'être habillé il s'installe derrière son ordinateur portable, une fois sur Internet il ouvre le site hébergeant ses courriels. Il rédige un court message, l'envoi avant de le faire disparaître des courriers envoyer. Tongo la machine, ferme l'écran se lève et va à l'une des larges fenêtres de sa chambre. Les mains dans les poches il regarde Paris. On frappe à la porte.

  • Enfin, je meurs de faim. Il va ouvrir.

Le battant à demi ouvert  il suspend son geste. Il bredouille quelques mots, l'un des colosses qui lui fait face finit d'ouvrir la porte.

  • Monsieur...monsieur Bertatole...mais...

  • J'entre si vous permettez.

Les deux gardes du corps referment derrière eux. Bertatole s'assoit sur la chaise faisant face au portable.

  • Vous m'avez entendu ce matin?! Maurice, je dois vous avouer qu'il en est qui me rende très fier de par leurs compétences et de par leur dévouement,  et vous êtes de ceux-là.

  • Merci, je ne sais pas quoi dire, je fais de mon mieux voilà tout.

  • Effectivement d'autant que vous n'avez rien à dire, je pensais qu'après ces décennies à travailler pour moi vous connaissiez les consignes par cœur.

  • Bien sur, et …

  • La ferme pauvre petit con, vous êtes mon meilleur éléments pour l'Afrique et à cause de vous je vais perdre des années. Pourquoi, mais dites moi pourquoi?

  • Pourquoi quoi? Je ne comprends pas...

Bertatole soulève l'écran du portable, il montre un petit point noir situé dans la partie supérieure de l'écran.

  • A votre avis, Maurice, qu'est-ce?

  • Je ne sais pas un cache pour dissimuler une visse?

  • Non mon cher, c'est une caméra miniature, où est le papier qui vous à servit à prendre des notes.

  • Je l'ai jeté au WC après l'avoir mémorisé.

  • Où est ce papier, Tongo? Il hausse la voix.

  • A mon âge vingt minutes c'est trop court j'avais peur de ne pas me souvenir de tout...

  • Où est-il?

  • Dans les toilettes, j'ai tiré la chasse...et puis j'écris avec un stylo plume il ne doit plus rien rester de ce qui était inscrit.

  • Je vois.

Il se lève, part vers la porte l'ordinateur sous le bras et se retourne.

  • Je vous laisse, adieu Maurice.

Trois quart d'heures plus tard alors qu'il termine son déjeuner au restaurant de l'hôtel, Bertatole est rejoint par ses deux molosses.

  • Alors?

  • Rien, il n'a rien dit de plus. Peut être disait-il la vérité?!

  • Peut être, certainement même, mais je ne peux me montrer faible. Avez-vous faim mes petits?

  • On meurt de faim. Le vieillard sourit.

  • Prenez ce que vous voulez, dans les prochains jours vous allez avoir du travail. Vous avez bien notez le nom de ceux que j'ai fais sortir?

  • Sans problème.

  • Parfait, cet après-midi vous avez quartier libre. Vous n'aurez rien à faire avant l'aube.

  • Ha oui monsieur, une toute petite encore...

  • J'écoute.

  • Nous avons dû tuer un employé de l'hôtel, Tonga à commandé à manger et il est arrivé au plus mauvais moment.

  • Quelqu'un vous a vu?

  • Bien sur que non.

  • Rien de grave alors, mangeons maintenant.

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29 mars 2009

Les Ledge Emménagent - I-VII

07 Mars 2009 – Caen (France)

Samedi matin peu avant huit heure le monospace de la famille Ledge se gare en face de la bibliothèque municipale. Une petite voix résonne à l'arrière du véhicule.

  • On est arrivés maman?

  • Oui ma puce.

Les deux aînés sont déjà sorti dehors et regardent autour d'eux une ville qu'ils découvrent pour la première fois. Victor, descend à son tour et se dirige vers l'arrière de la voiture. Il sort du coffre plusieurs sacs.

  • Joséphine, Paul venez m'aider mes chéris. Florence tu as les clefs.

  • Oui mon cœur, je m'occupe d'Émilie et je vais ouvrir.

Elle fait glisser la porte du véhicule enlève la ceinture de la petite dernière et toutes les deux traverse le boulevard pour rejoindre une superbe maison rue Promenade du fort. Suivit à peu de distance par le reste de la famille.

Depuis trois mois Victor est venu plusieurs fois pour préparer l'installation de la petite troupe. Il n'eut d'ailleurs pas grand chose à faire car le lieu était dans un état parfait. A croire qu'une entreprise de nettoyage était passé la veille pour faire le ménage en grand. Pourtant d'après le notaire qui les avait contacté, elle était inhabité depuis plusieurs années. La décision de partir n'avait pas été simple à prendre. Tout deux avaient une vie professionnelle bien assise, et leur vie à Paris leur convenait parfaitement. Ce choix fut décidé en famille, chacun pu dire ce qu'il en pensait. Évidement les deux aînés étaient les  plus réticents et l'idée de de voir quitter copains, copines et autres avantages de la capitale ne les tentaient absolument pas. Tout ça pour déménager dans une ville dont il connaissait à peine le nom.

Les choses évoluèrent lorsque Victor revint de Caen avec les photos de la maison. Les parents qui n'étaient pas non plus convaincu qu'un tel changement soit des plus judicieux, évoluèrent lorsqu'ils virent ce que pourrait être leur futur cadre de vie. Car la maison dont ils ont hérités est une superbe bâtisse de trois étages du XVIIIème siècles. A l'arrière un large jardin s'étend avec des arbres centenaires, des massifs floraux et tout cela à trois minutes à pieds du centre ville. Chemin faisant et après s'être renseigné sur la ville, il fut décidé de quitter Paris d'autant que les parents ne virent plus aucune raisons pour qu'un chien ne vienne pas compléter la famille.

Et donc en ce samedi matin, voilà pourquoi ils attendent avec impatience que Florence ouvre la porte. Elle lâche la main d'Emilie et fouille sans son sac à main.

  • Chéri tu es certain que tu n'as pas le trousseau?

  • Attends je regarde...non, non je ne les ai pas. Réfléchissons, hier quand les déménageurs ont pris les derniers cartons je les ait vu sur l'évier de la cuisine mais après...j'en sais rien...

Les enfants regardent affolés leurs parents. N'y tenant plus d'un rapide geste Florence sort les clefs de son sac. Les parents ne peuvent s'empêcher de sourire en voyant la tête des deux grands. A peine la porte est-elle entrouverte que les enfants s'engouffrent dans la maison. Les époux suivent.

  • Bienvenue chez toi mon amour.

  • Pas sans toi mon chéri.

Un quart d'heure plus tard arrive le camion de déménagement, en fin de matinée Florence et Emilie partent dans le centre ville à la recherche de sandwichs. Peu avant treize heure, tous déjeune dans le jardin à l'arrière de la maison. Celle-ci est encore plus belle dans la réalité que sur les photos prisent par Victor. A cet instant les profusions offertes par la capitale sont loin derrières les Ledge. Et ce qui étonne tout les participants est le silence qui règne. Le lieu est si apaisant que l'un des déménageurs somnole son repas à la main.

La sonnerie de la porte d'entrée le sort de sa torpeur, Victor regarde sa montre.

  • Ça c'est certainement l'installation du téléphone.

Les deux grands lui emboîte le pas. Et effectivement les deux employés de la société chargés de l'installation sont sur le seuil. On les fait entrer, sans attendre ils se mettent au travail. Pendant ce temps les meubles sont placés les uns après les autres suivant les indications de la maîtresse de maison. Quant aux enfants chacun dans sa chambre, aménage leur affaires qui furent les premières débarquées du camion.

En juin 1990, Florence sort d'une grande faculté de Paris. Trois mois plus tard affolé par ce qui se passe en Afrique elle décide travailler pour une ONG, et se retrouve sur le terrain au Rwanda. Dés lors, ses idéaux en poche elle deviendra un tout autre médecin. En décembre, alors qu'elle soigne dans un hôpital là des crânes défoncés à coup de machette, ici des grand brûlés elle rencontre un reporter Français qui couvre les massacres pour un grand quotidien anglais. Immédiatement il se passe quelque chose entre les deux. Toutefois conscient du danger et de la précarité de leur situation un accord tacite et aphone s'installe entre eux. Même s'il est évident qu'il y à entre eux bien plus que de l'affection, il ne se passera rien. Au plus fort des évènements, ils s'éviteront même volontairement.

Une fois Victor revenu en Angleterre, il ne se passera pas un mois sans qu'ils s'écrivent, pour arriver à une échange épistolaire hebdomadaire. Lorsque fin 1993 Florence dut être rapatriée d'urgence en France après que son véhicule eut reçu une rafale de mitrailleuse, il ne fallut pas vingt quatre heures avant que Victor ne soit à son chevet. Dés lors il ne se quitteront plus. Elle installera sont cabinet médical à Paris, et lui ne couvrira plus aucun conflit. La raison était simple, célibataires rien ne leur semblait plus précieux que de vieillir ensemble et de fonder une famille.

Lorsque leur vie fut stabilisée et qu'ils se sentirent prêt ils franchirent le pas, ils s'unirent durant l'été 1994, puis début novembre de la même année naissait Joséphine avec quelques semaines d'avances. Leur vécu  fît que plus que bien d'autres ils goûtent chaque instant de leur vie et surtout sereins de ne rien avoir craindre pour leurs trois enfants. Car même si Caen n'est pas la plus belle ville du monde, il y à peu de chance qu'ils puissent être tués par la bombe d'un kamikaze ou bien encore victime de balles perdues tirées d'un hélicoptère.

L'année suivante, treize mois après Joséphine, Paul vint au monde. Enfin l'année de la victoire de la France à la coupe du monde de foot Émilie s'invita. Depuis presque quinze la vie de la famille Ledge n'est qu'une succession de joies simples et sans prétentions. Florence continue d'être en contact avec des ONG en tant que consultante. Victor dont les jambes frémissent encore quelques fois à la lecture des dépêches des agences de presse, distille sont expérience auprès de futurs collègues encore en formation.

Peu avant dix huit heures les deux employés du téléphone explique à Florence comment fonctionne le standard téléphonique de son cabinet médical. Victor au second dans la pièce qui fait office de bureau connecte son ordinateur au wifi. Tout fonctionne parfaitement, il va maintenant configurer l'ordinateur des enfants installer dans l'un des coins du salon.

Le soir tous vont manger dans le restaurant Quick de la ville, pour la première fois ils admirent à la lumière des réverbères les hauts remparts de l'ancienne demeure du Conquérant. De retour chez eux, ils croisent leur voisin, un aimable gaillard d'une soixantaine d'années qui vient à leur rencontre.

  • Madame, monsieur, les enfants, ils se penchent vers la plus jeune des trois, toi ma petite il est plus d'un poisson qui adoreraient nager dans tes yeux, il lui tend la main, moi c'est Albert et toi?

  • Émilie monsieur.

  • Enchanté Émilie.

Il se redresse et offre sa main aux parents qui l'a prenne volontiers à tour de rôle.

  • Albert Fernigot, votre voisin permettez moi de vous souhaiter la bienvenue.

  • Florence et Victor Ledge, merci...tout le monde est aussi chaleureux dans le quartier, demande Victor.

  • Oh que non, je suis évidement le plus aimable du lot, il se tourne vers les enfants en terminant sa phrase par un clin d'œil. Émilie essaye de lui rendre l'appareil, à ceci prés qu'elle ferme les deux yeux.

Ils échangent quelques banalités puis chacun rentre chez soi.

  • Maman je peux me connecter.

  • Nan mon cœur il est trop tard, par pour la télé nous sommes d'accord.

  • Mais maman j'ai promis à Charlotte que …

  • Joséphine tu connais la règle ma puce, vous n'êtes pas en vacance.

  • Pffff...

  • Je suis bien d'accord avec toi, allez file mauvaise graine.

Jusque tard les parents vident les cartons, peu après une heure ils sont allongés l'un à côté de l'autre.

  • Elle est magnifique cette maison tout de même...

  • Ma chérie je n'en revient toujours pas. Et ce Bigson était un ami de tes parents alors?

  • J'en sais rien, quand le notaire nous a dit son nom c'était la première fois que je l'entendais.

  • C'est fou...par contre je serai intraitable sur la poussière, et que je n'ai pas à te le redire.

Elle lui pince la cuisse.

  • Crétin. Ca me fait bizarre quand même, et le jardin...non mais t'as vu...non vraiment...je sais pas quoi en penser en fait.

Il s'appuie sur un coude et l'a regarde.

  • Tu regrettes?

  • Mais non pas du tout, mais je me pose des questions c'est tout.

  • Pourtant tu as entendu le notaire tout est complètement légal, tu n'as rien à craindre.

  • Ha non, ce n'est pas à ce niveau là que je me pose des questions, cela tient plutôt au fait que nous ne pourront jamais le remercier, et puis on ne connait rien de lui. Si ce n'est qu'il a écrit quelques livres.

  • Ouais c'est vrai, j'avais pas vu ça comme ça. Dis donc je pensais à quelque chose...

  • Au fait excuse de te couper mon amour, mais Émilie ne t'as rien dit quant tu lui as dit bonsoir?

  • Ben non, pourquoi?

  • Parce que demain on est bon pour aller à la SPA.

Il éclate de rire.

  • La p'tite mère, elle perd pas le nord j'te jure.

  • Bon alors tu as pensé à quoi?

  • Bien, mais bon je suis pas certain que tu sois d'accord...

  • Dis toujours on verra.

  • Tu es d'accord avec moi que la maison est immense.

  • Évidement!

  • Et bien voilà, je me dis...mais je me trompe peut être...qu'un petit de plus ça ne se verrait pas beaucoup.

Elle sourit et l'embrasse.

  • Nan, et puis on à cette chance de ne pas être pratiquant, alors on peut s'aimer sans procréer, non? Mais je dis une bêtise, tu dois être épuisé avec le déménagement.

  • Tu vas voir.

Le lendemain matin on frappe à la porte de leur chambre. Florence regarde sa montre.

  • Oui?!

Émilie apparaît sous doudou sous le nez.

  • Qu'est qu'il y à mon cœur? Il est à peine sept heure.

  • On va chercher le chien?

  • Mon coeur...allez vient.

Moins d'une demi-heure plus tard toutes la maisonnée est réveillées par les sirènes hurlante des voitures de police fonçant rue Albert Sorel.

27 mars 2009

Un Souper Chez Sabert - I-VI

18 Juin 1940 – Caen (France)

La sonnette de la porte d'entrée retentit dans le bel appartement du quartier de l'université. En face de l'immeuble s'étendent les larges façades de la faculté, sur la gauche en se penchant par l'une des fenêtres du salon il est possible d'apercevoir le clocher de l'église Saint-Sauveur. La sonnette de l'habitation retentit.

  • J'y vais Élise, reste en cuisine.

Un sportif jeune homme de vingt cinq ans se dirige rapidement verts la porte d'entrée. Machinalement il regarde sa montre, vingt heure trente, il doit sans aucun doute s'agir du premier invité. Orphelin de riches parents commerçants de Rouen, Anathole Sabert n'a pas réellement de soucis d'argent. Mais jamais il ne s'est assis sur les millions dont il hérita lorsque ses parents disparurent à bord du bateau familial. Déjà brillant étudiant, il termina ses études d'histoire et d'archéologie six ans plus tard. L'année suivante l'université de Caen l'accueillait dans ses murs comme professeur, six mois après son arrivée son directeur de département mourrait d'une crise cardiaque à l'âge de soixante deux ans. Avec quelques appuis et surtout du fait de ses compétences il fut nommé pour le remplacer. Si bien, que le 13 mars 1940 il devint le plus jeune directeur de département de cet illustre lieu multi-centenaire, qu'est l'université de Caen. Mais ce jour était encore plus important à ses yeux.

A la hâte ce matin un peu avant dix heures il passa plusieurs coup de téléphone, pour pouvoir organiser la rencontre qui allait se tenir chez lui ce soir. En souriant, il tire la lourde porte. Devant lui debout, droite comme un I se tient une femme couverte de fourrure, alors que ce jour de fin de printemps est particulièrement chaud. Il s'avance et se penche.

  • Bonjour ma tante.

  • Ha mon petit Anathole, comme je suis heureuse, si seulement tes parents pouvaient être avec nous.

  • Oui ma tante, je pensais à eux ce matin...

  • Bien, bien, il va nous falloir faire vite...as tu fais ce que je t'ai demandé?

  • Venez, je vais vous faire lire ce que j'ai écrit. J'ai besoin de vos conseils.

  • Allons!

La petite dame traverse le long couloir de l'appartement, pénètre dans le salon et dépose son sac, son boa et son manteau sur un large canapé. Puis s'affale dans un fauteuil de cuir.

  • Alors qui as-tu invité ce soir?

  • Vous allez être contente je crois, notre ami de la préfecture sera ici avec son épouse.

  • Merci mon Dieu, j'adore cette petite elle est d'une gentillesse, de plus elle est adorable...et lui...

  • Je sais ma tante, je sais. Le commissaire Fleutaire doit venir aussi, si cela lui est possible.

  • Parfait. Et puis...

  • Quelqu'un que vous ne connaissez pas, mais...

  • Mais vous êtes fou! Avec ce qui nous arrive vous faites appel à un inconnu...et de plus il va entendre ce dont nous allons discuter!

  • Ma tante,justement c'est que j'allais vous dire, je réponds de lui comme de moi même. Je puis vous dire que nous n'aurons strictement aucun problème avec lui. Il est plus patriotique que nous pouvons l'être!

  • J'en doute...

  • Je vous assure.

  • Bien je vous fais confiance, j'espère que vous ne vous trompez pas; et son nom?

  • Dévalé, docteur Dévalé.

  • Ha, un médecin pourquoi pas. Et puis...

  • Pour ce soir ce sera tout, mais dés demain je déjeune avec Demestral pour lui rendre compte de ce que l'on aura discuté, il est à Paris aujourd'hui et ne rentrera que tard dans la nuit.

  • Le petit Demestral, comme va-t-il? Toujours dans le commerce?

  • Toujours, et il se porte comme un charme, nous avons passé dimanche dernier à Deauville. Il m'a d'ailleurs présenté sa nouvelle fiancée.

  • Tiens donc, et toi quant aurais-je la joie de connaître celle qui te fait battre le cœur...

Il éclate de rire, se penche vers elle et l'embrasse sur la joue.

  • Je vous adore ma tante...

  • Dis donc, veux-tu te tenir correctement, on dirait un ouvrier rentrant de l'usine.

  • Ma tante, ne dites pas de bêtise vous êtes la seule famille qui me reste. Voulez-vous un apéritif?

  • Pourquoi pas! Nous verrons ta lettre plus tard. Il te reste de ton fabuleux porto?

  • Bien sur, il cri. Élise apporte deux verres et la bouteille de Porto.

La vieille comtesse gigote dans son fauteuil.

  • Ne me dis pas qu'elle va rester ici?

  • Tantine, c'est une pauvre fille de ferme montée à la ville. Elle ne comprends rien à rien, elle sait à peine lire. Et puis elle ne sera là que pour servir les plats. Nous n'auront qu'à ne rien dire lorsqu'elle sera là.

L'employée entre dans la pièce avec un plateau, qu'elle pose sur la table basse faisant face à la comtesse.

  • Élise, je t'ai dis deux verres!

  • Pardon, monsieur, je n'ai pas fait attention, je vais le chercher de suite...

Elle sort de la pièce.

  • Tu vois qu'est-ce que je te disais, ses talons sont ce qui raisonnent le plus chez elle.

  • Surement, mais alors pourquoi l'a gardes-tu?

  • Mais pour ceci tantine, justement parce que je n'ai pas grand chose à redouter d'elle...

  • Appelle moi encore tantine une fois, et je te retourne une torgnole.

  • Bien ma tante.

Les uns et les autres arrivent au compte goutte. Moins d'une demi heure plus tard toute la petite troupe papote un verre de porto à la main. A vingt deux heures tous passent à table.

  • Mes amis mangeons, je vous propose d'attendre la fin du repas avant de parler de ce qui nous occupe, peut être auront nous aurons la chance d'avoir le commissaire Fleutaire avec nous.

  • Alors que pensez-vous de ce qui nous arrive, docteur? Demande la tante avec autant de sous entendus qu'il y à de poils à son boa.

  • Et bien la même chose que vous comtesse, je suis à la fois heureux pour nous et surtout pour notre pays. Veuillez m'excuser, mais nous avons là une chance que le peuple reste à sa place et qu'enfin nous revenions aux vraies valeurs de notre millénaire nation. Plus vite nous serons débarrassé de ce général de pacotille et plus vite nous pourrons rayonner sur le monde. Vive la France madame et vive le maréchal.

  • J'aime à vous l'entendre dire, mon ami.

Le dîner se poursuit avec nombre d'amabilité du même genre. Alors que les convives entament le plat principal, on sonne à la porte. Élise, va ouvrir. Un petit homme bedonnant à la courte moustache, aux cheveux gras et  jaunâtre pénètre dans la pièce un feutre à la main.

  • Ha! mes amis, trois heures pour venir ici. Il y à des barrages partout, je peux vous dire que si je n'étais pas de la police je ne serai jamais arrivé. On dira ce que l'on voudra, mais pour l'organisation notre pauvre France ne leur arrive pas à la cheville.

  • Comme vous dites, à midi ils avaient déjà pris en main les affaires de la préfecture, ajoute celui qui se lève et sert la main du zélé fonctionnaire.

  • Sabert ajoute, excusez moi je vais demander à Élise d'amener un autre couvert.

Après nombre de considérations patriotiques, et une fois les estomacs remplis ils se lèvent de table pour rejoindre la table basse où la jeune employée de maison a déposé les digestifs et des cigares. Anathole ferme les portes du salon.

  • Parfait, passons aux choses sérieuses. Je vais vous lire la lettre que notre ami donnera demain aux responsables Allemands occupant la préfecture. Hum, hum je lis et j'attends vos remarques. Je commence. « Monsieur, conscient de la tâche énorme qui vous attends, je sollicite auprès de vos services un rendez-vous. En tant que haut responsable à l'université de Caen, je me tiens à votre disposition dans le cas où vous auriez besoin de renseignements sur certains de nos étudiants. Acceptez mes remerciements pour l'éclat que vous redonnerez sans aucun doute à mon pays. Je vous remercie de l'attention que vous porterez à ma demande. Veuillez général...tatata tatata...SABERT Anathole. » Tout content, il lève les yeux et fixe ses invités.

  • Bravo mon neveu, je n'aurais pas fait mieux. Tout est dit. Elle se tourne vers l'employé de la préfecture et demande. Et à qui allez vous remettre ce pli, mon ami.

  • Je n'ai que l'embarras du choix, tous sont installés à la préfecture et cet après-midi j'ai discuté avec le secrétaire particulier du général en charge de la ville. Écoutez, il parle Français comme vous et moi, et je dois dire qu'il m'a fait une forte impression, et je crois que la réciproque est assez vrai. Dés demain matin je lui remettrais le pli.

  • Bien mes amis, il est déjà tard. Ma tante vous dormez ici, bien sur?

  • Et bien je n'ai pas prévenu Rodolphe et ...et puis tant pis il dormira dans la voiture et mangera mieux demain ce ne sera pas la première fois. J'accepte avec plaisir.

  • Docteur je vous ramène si vous voulez?

  • Merci commissaire.

  • Quand à vous deux, la route n'est pas longue pour regagner vos pénates.

  • Effectivement Anathole.

  • Alors tout est parfait, et bien sur pas un mot de tout ceci. Si nous voulons être efficace nous devons absolument garder le secret sur nos plans. Je demande à Élise de vous apporter vos manteaux, ensuite elle préparera ta chambre tanti...heu ma tante.

  • Merci mon neveu, rétorque t'elle les sourcils froncés.

Alors que tous sont devant la porte d'entrée à se saluer, la comtesse se sert une dernière goutte de cognac en attendant que son lit soit prêt.

Comme promis, le lendemain matin avant neuf heure le jeune secrétaire du général aura en main la lettre de Sabert. Il en prend connaissance et ne dit rien ou presque. Il est temps pour lui de chercher dans la ville les endroits à réquisitionner pour installer l'administration et les services de l'occupant.

Deux jours plus tard la 216ème division allemande s'installe dans la ville, un arrêté de la préfecture règlemente les consommations alimentaires. Le lendemain, premier jour d'été, il est émis une nouvelle monnaie. Puis le vingt trois la kommandantur prend possession de l'hôtel de ville et le lendemain l'heure allemande remplace l'heure Française.

En moins d'une semaine les drapeaux noir, blanc et rouge flottent aux quatre coins de la préfecture de Basse-Normandie. Il faudra attendre quatre ans de souffrances et de privations avant que cela cesse. Quatre ans durant lesquels les Sabert étaient une minorité, quatre ans où la plupart œuvrèrent en silence pour que l'appel du 18 juin, pour que cette voix venue de Londres devienne le seul espoir. Il faudra attendre le début de 1941 pour que la résistance Normands se mettent en marche. Un partout se dresse une armée de fantômes harcelant sans cesse l'armée d'occupation. Le douze juillet le téléphone sonne dans un bureau de la préfecture.

  • Allo? Ha! Stephan, que puis-je pour vous?...Parfait, je lui dis tout de suite...Très bien demain 10h00 à la Kommandantur...oui, bien sur danke Stephan...certainement merci encore.

  • Allo! Anathole!...écoute j'ai ton rendez-vous...oui demain matin à 10h00 à la Kommandantur...tu demandes le bureau de Stephan Grassaü...mais je t'en prie...Si tu veux, à ce soir alors, au revoir.

24 mars 2009

Alaric Ier - I-V

410 Après J.- C. – Rome (Italie)

'...plus l'herbe est drue, plus elle est facile à faucher...'

23 Août 410 non loin de la ville aux sept collines une immense armée se rassemble. Les chefs entoure le plus glorieux des seigneurs de guerre Wisigoth. Peuple, mentionné pour la première fois par Pythèas lors de son voyage dans le grand nord 737 ans plus tôt, qui s'émancipera bien des siècles plus tard. L'empire romain ne connaissait plus vraiment la splendeur du temps de césar. Les luttes internes, les complots amenèrent peu à peu la déliquescence de ce peuple millénaire. Presque cent cinquante ans avant leur arrivée au pieds des murs de Rome, les ancêtres d'Alaric Ier tentèrent une première incursion dans la péninsule des Balkans. Un an plus tard, 269, ils furent remis à leur place par une armée romaine comportant parmi ses rangs des militaires de haut vol. Durant trois ans les envahisseurs furent repoussés pour enfin s'installer quelques temps en Dacie.  Aurélien qui trouvait qu'ils étaient encore trop proche de l'Italie les firent reculer jusqu'au sud du Danube et créa pour eux une nouvelle province. Une sorte de réserve à Wisigoths. Durant un siècle ces derniers presque ignorés par l'empire eurent tout le temps de se reconstruire, de redevenir une puissance qui ne cessera de peser en occident durant presque quatre cents ans.

Les décennies passèrent entre pays fragile et conquête temporaire. Puis vint les Huns,  sous leur coups de boutoir Alaric trouva les berges du beau fleuve bleu un tantinet restreintes. Un peu à l'étroit il ne fit ni une ni deux et déboula vers l'ouest. Ainsi en 376, prenant femme, enfants et accessoirement son armée, il traversa le Danube.  En chemin il tua l'empereur Valens à Andrinople en 378. La ballade s'arrêtera en 418 en Aquitaine mais sans le pauvre Alaric qui en 410 éructa son dernier souffle.

Mais avant son trépas, un événement l'énerva un tantinet. Cette fameuse année 410, Honorius nouvel empereur, et un peu con à ses heures,  fit massacrer trente mille femmes et enfants. Tous composant les familles de soldats Wisigoths combattant pour l'armée romaine. Cette petite bévue eut raison de la sagesse d'Alaric qui ne put faire autrement que d'entrer en guerre. Et comme la bourde d'Honorius avait vraiment énervé l'ami Alaric, durant trois jours, du 24 au 27 août, la horde des plus éduquées barbares tua, viola, pilla et puis s'en alla. Les charrettes pleines de trésors, d'ouvrages, d'esclaves et de la sœur de l'empereur Galla Placidia puis prirent la route du sud. Ce n'est bien plus tard que ces nouveaux convertis au Christianisme comprirent ce qu'ils avaient dérobés.

Une fois Alaric mort, son beau frère monta sur le trône puis emmena tout son petit monde vers la Gaule. Peu informer ils ne trouvèrent qu'un pays ruiné et affamé par les invasions d'autres 'barbares' venu du nord-est. Ils continuèrent de cheminer pour rejoindre les cotes de l'atlantique. Ils s'installèrent  à Toulouse, dés lors ils firent du sud ouest de la future France leur nouveau chez eux. Lorsque l'Aude et les Landes ne leur suffirent plus, les Wisigoths prirent le chemin de l'Espagne via les Pyrénées. Tolède devint leur capital administrative. Il faudra attendre le huitième siècles pour que les musulmans prennent les chasses.

Encore aujourd'hui en 2009, il n'est pas rare qu'un randonneur ou bien un berger ne trouve sous les mousses des collines de l'Aude un vestige de cette époque. Pourtant les biens les plus précieux volés lors du sac de Rome n'ont toujours pas été retrouvé.

23 mars 2009

Merci pour vos visites

Merci à celles & ceux qui prennent le temps de venir ici. N'hésitez pas à me laisser des commentaires. Demain je mets en ligne I-V. Qui verra Alaric rejoindre le sud ouest de la France. Cordialement.

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23 mars 2009

Au Pieds du Sinaï - I-IV

-12 000 ans – Mont-Sinaï (Égypte)

Il y à 17 000 ans le climat du Proche-Orient change pour se réchauffer. L'une des premières conséquence en est l'apparition de nouvelles espèces végétales. C'est ainsi que peu à peu nombre de céréales sauvages poussent sur l'ensemble du 'Croissant Fertile'. Ce qui provoque une mutation sans précédent. Dans un premier temps les Mésopotamiens sortirent des grottes. Puis ils devinrent des nomades voyageurs; petits groupes transhumant au rythme de leurs chasses et cueillettes.

L'homme de cet époque totalement dépendant de ce qu'offre la nature, ne contrôle ni ne domine ce qui l'entoure. Cet environnement si vital, si indispensable lui fait inventer des moyens pour communiquer ensemble. Alors, il divinise animaux, plantes, ciel et cieux. Peu à peu comprenant l'avantage de trouver en des endroits fixes son alimentation, ils abandonnent la nomadisation et construisent les premiers villages de l'humanité. Les décennies passant les frêles huttes, firent places à des constructions mieux pensées. Ainsi, sort de terre, de petites habitations de pierre circulaires enfoncée dans le sol, plus solides, plus confortable. Une sorte de retour à la matrice primordiale. D'autres toujours voyageurs, peut être moins observateurs que leurs contemporains, croisèrent les foyers de ces sociétés naissantes. Ils comprirent l'intérêt et la sécurité qu'apporte ce mode de vie qui leurs est inconnu, naturellement plus loin ils firent de même. Si bien qu'avec le temps certains s'établir jusqu'aux rives du lac de Tibériade.

Ensuite les premiers villages structurés sortent de terre, s'organisent pour enfin se hiérarchiser. L'homme n'utilisait plus qu'une partie de son énergie pour se nourrir, il avait maintenant le temps d'utiliser l'ingéniosité abritée aux confins de son cerveau. Les outils, les techniques s'affinèrent, les découvertes dans tous les domaines se succédèrent. Maintenant il n'est pas rare qu'un voyageur croisent régulièrement une concentration d'une dizaine de ces habitations de pierre entourées par des ébauches de cultures. L'homme naît et meurt au même endroit.  Cette proximité soudaine des vivants et des morts donnait à ces derniers une place particulière. Peut fallait-il matérialiser le souvenir, les premiers rituels apparurent. Non comprise, mais faisant partie de l'existence de tous il était impossible de laisser partir les êtres aimés sans protection, ni nourriture pour l'inconnu.

Puis vint la période que l'on nomme Natoufien ce qui nous amène il y à 12 000 ans. Les villages grossissent, les techniques de cultures, de domestication ainsi que les outils ne cessent de s'améliorer. Les premiers silos apparaissent, modifiant en profondeur les relations entre les êtres. On peut faire des réserves, l'homme peut stocker et se spécialiser. Quelques un sont encore des chasseurs-cueilleurs et peuvent échanger, troquer leurs possessions avec d'autres. Les uns, quant la chasse fut bonne peuvent marchander l'excès de viande contre des céréales et inversement. Une spécialisation de l'humain commence à prendre forme. L'art nait des moments où il n'y a rien à faire, ici un rongeur en os, là un manche d'outils sculpté à la gloire du sanglier sauvage. Mais tous ne sont pas aussi doué pour cultivé les céréales, habile à chasser les animaux ou bien encore capable de sculpté une tête de chien. Les Natoufien découvre la propriété, cette capacité à faire naître chez l'autre la convoitise, la jalousie et le désir .Les conflits naissent avec les nouvelles richesses, et ils doivent être arbitrés. Les communautés doivent d'un commun accord désigné celui ou celle qui sera le plus apte, le plus capable à prendre des décisions justes et impartiales.

Le temps passant encore, le mortier vint solidariser les pierre des maisons, l'irrigation est découverte, la domestication voient les premiers troupeaux. L'organisation s'affine, la hiérarchie dans les sociétés se perfectionne. L'art devient féminin pour prendre une place prépondérante dans le mobilier et les objets du quotidien. En un mot l'homme comprends mieux la nature qui l'entoure et commence à la façonner à son avantage. Le perfectionnement autorise la liberté d'avancer plus avant dans les terres.

Quelques part non loin du Sinaï et de la mer Rouge, il y à 12 000 ans, un petit groupe s'est installé. Ils savent pêcher, sont capable de cultiver l'orge et le blé. Tandis qu'une partie des hommes vont chercher du poisson, d'autres s'occupent des cultures. Les femmes pour la plupart restent dans le village, broyant les grains, cuisinant et bien souvent organisent la vie du village. Cette fin d'après-midi est comme celles qui la précédèrent, la nuit va bientôt tombé, les hommes sont rentrés ils profitent du temps qu'ils leurs reste pour fabriquer quelques briques crues destinées à construire la maison du nouveau couple du village. Elle est enceinte, bientôt un nouvel habitant viendra peut être porter le nombre de la population à 256 habitants. Ceux qui ne construisent pas préparent la sépulture de l'aînée du village morte la veille. Dans moins de deux heures il fera nuit, les bêtes ont été nourris et chacun rejoins son foyer pour partager le repas du soir.

Soudain une lueur inonde le village. On peut y voir comme en plein jour, les maisons se vident une à une. La source de cette clarté est une sphère flottant au-dessus des murs de l'habitation en construction. La boule lumineuse monte doucement, elle s'élargit jusqu'à englober toutes les maisons. Sa teinte s'assombrit jusqu'à devenir un bleu profond, à nouveau elle se rétracte jusqu'à atteindre la taille d'une orange, puis commence à circuler au milieu des habitants qui ne quittent pas des yeux le phénomène. Enfin, elle stoppe au dessus de la future maman. La sphère gonfle, puis s'évide en son centre, pour enfin doucement s'allonger. La jeune fille est au centre d'un tube de lumière. Une poignée de seconde passe avant que le cylindre monte dans le ciel tout en  reprenant sa forme ronde, pour disparaître dans le ciel.

Il faut quelques instants aux témoins pour que leurs yeux ne soient plus éblouis . Les murmures se transforment peu à peu en un brouhaha incompréhensible. Tous se dirige vers la jeune femme pour prendre de ses nouvelles. Elle semble allait parfaitement bien. Sa mère et une autre femme l'a soutienne par les avant bras avant de l'installer dans la maison de ses parents.

Moins de trois jours après l'évènement , l'ensemble des habitants partent avec les animaux, des réserves, des outils et plusieurs ustensiles. Le groupe prend la route vers le nord, en son centre porté par des hommes la jeune femme semble concentrer toutes les attentions. Aucun des habitants du village, ne jettera un regard en arrière.

23 mars 2009

Une Nuit à Berlin - I-III

Le 04 Juin 1944 – Berlin (Allemagne)

Dans une petite rue de Berlin en guerre, non loin de l'hôtel Vier Jahreszeiten un couple marche à vive allure main dans la main.  Ils tournent à droite et s'engouffrent dans un immeuble à l'aspect pour le moins banal. Deux à deux ils grimpent les marches de l'escalier, s'arrête devant l'une des portes du premier étage. L'homme lève la main, frappe deux coups rapides, attends trois secondes, puis de nouveau tape trois fois rapidement. La porte s'ouvre immédiatement, un officier supérieur de la Wehrmacht leur ouvre la porte.

  • Entrez. Suivez moi.

Sans un mot, les trois parcours un long couloir bordé de pièces. Au bout de ce dernier, l'officier ouvre une porte et les trois pénètrent dans un petit débarras. Le militaire referme la porte derrière les deux amoureux et allume la lumière toujours dans le silence. Il pousse un sceau en posé sur le sol et donne un violent coup de pieds dans la plainte, un panneau glisse dégageant l'entrée d'une vaste pièce. Les trois s'y engouffre, un autre coup de botte fait se refermer le panneau. Enfin en sécurité les deux hommes s'autorisent une intense accolade.

  • Comme c'est bon de vous voir, si vous saviez le plaisir que vous me faites d'être là.

  • Nous aussi Willem, on a eut très peur pour toi, rétorque la jeune femme.

L'officier se retourne et prend dans ses bras son interlocutrice.

  • Sarah! Ma chérie...Oh! Oui serre moi plus fort encore...

Après quelques secondes celui qui n'a rien dit, parle d'un ton neutre.

  • Willem, malheureusement nous n'avons que peu de temps, nous devons impérativement prendre l'avion de six heures pour Paris. Mieux vaut nous mettre au travail tout de suite.

  • Tu as raison, décidément je suis bien trop sentimental pour un officier de notre cher Führer. Venez les documents sont sur le bureau.

  • Tu n'en as parlé à personne?

  • Bien sur que non, et je crois avoir tellement brouillé les pistes qu'il leur sera très difficile de remonter jusqu'à moi. J'ai quelques mois de tranquillité.

  • Parfait!

  • Alors nous t'écoutons.

  • Je n'ai pas besoin de vous raconter ce qui est arrivé depuis ces quatre dernières années, pourtant il est  un point qui est peu connu. Un événement de 1938 auquel je n'ai pas accordé d'importance à sans doute été le pourquoi de notre présence ici cette nuit. Et tu t'en souviens peut-être car tu as indirectement assisté à ce qui m'arriva. Il fixe le jeune homme qui hausse les épaules. Pendant deux semaines j'ai été absent de l'université cette année là, il fait une pause...

  • Oui je me rappelle, d'autant que nous étions à moins d'un mois des examens.

  • Exact, voilà ce qui est arrivé durant ces deux semaines. Un dimanche soir, une voiture portant les insignes de la SS s'arrêta devant le portail de ma maison de l'époque. Deux officiers frappèrent, et sans que j'ai rien à dire ils m'ont demandé de prendre des affaires pour deux semaines, puis nous sommes partis pour l'aéroport de Berlin. Évidement, il était hors de question que j'eusse même l'idée de refuser. Comme beaucoup j'étais heureux, à cette époque, de rendre service à mon pays, cette Allemagne bafouée depuis des décennies. Nous décollâmes pour, après plusieurs escales, atterrir à Bagdad.

  • L'Irak mais pourquoi l'Irak?

  • J'y viens Sarah, j'y viens. Mais je n'étais pas le seul à faire parti de ce voyage Haushofer, Hess, Glauer, Feder et Ludendorff, qui mourra peu de temps après notre retour, étaient présents.

  • Sebottendorf aussi, si je me souviens bien tous gravitaient autour de la société de Thulé, non?

  • Et de bien d'autres sociétés secrètes et ésotériques, t'es tu déjà demandé pourquoi la comtesse von Westarp fut tué à Munich par les corps francs? Mais ce n'est pas le sujet . Donc une fois arrivée à Bagdad , un avion nous attendait pour Mossoul. De là nous partîmes pour les ruines d'Ur...

  • Sumer, bien sur maintenant je commence à comprendre pourquoi Sabert est si acharné. Et ensuite?

  • Une semaine et demi après notre arrivée Feder trouva au fond de la ziggourat d'Ur un objet pour le moins étrange...

  • Il ressemblait à quoi?

  • Il était noirâtre de la taille d'une grosse poire. Je n'ai fait que l'apercevoir Hess est partit avec à peine fut-il sortit du sable...

  • Merde alors...excuse moi continue s'il te plaît.

  • Moins de dix minutes plus tard, il fonçait vers Mossoul où un avion l'attendait. Le lendemain matin nous le suivions après avoir été interrogé par des membres de la SS durant une bonne partie de la nuit.

  • Mais comment avez vous fait pour la trouver?

  • Justement, j'y viens. Il existe au sein de la Wehrmacht une minuscule branche totalement indépendante, qui à pleins pouvoirs et est totalement libre d'agir comme elle le veut. Personne, et j'ai longtemps essayé de le savoir, mais personne ne sait qui est à sa tête et qui en fait partie. Les rumeurs courent qu'elle est composée pour sa plus grande partie de la « Garde Spéciale du Führer » de 1937, de scientifiques et de spécialistes en art. Toujours est-il que dans chacun des pays conquis cette branche est chargée de récupérer des œuvres artistiques ou archéologiques très ciblées. De ce que j'ai appris, ce qui nous amena dans les ruines d'Ur fut trouvé le 6 juin 1938 à Vienne.

  • A la suite de 'l'Anschluss' Autrichien ?

  • Exact! Il s'agissait d'une tablette trouvée, au début du vingtième siècle, à Uruk. C'est pour l'a déchiffrée qu'ils firent appel à moi. Ils me l'a remirent le lendemain de notre arrivée à Ur. En moins de deux jours je l'a traduisait, et le texte était pour le moins extraordinaire. J'étais si émerveillé que je fis un double de mes notes, et réussit à le cacher. Je fis bien puisque tout nos travaux furent confisquées  par la SS avant notre départ.

  • Alors ce texte?

Le général sort une feuille de papier d'un des tiroirs de son bureau et commence à le lire.

  • « Alors Abban comprit et le nomma Kin-Ud, il nous dit qu'il fallait partir, car le danger est grand,  et laisser nos âmes derrière nous, il lève la tête et regarde ses deux interlocuteurs, mais ce pourrait tout aussi bien être qu'il fallait nous exiler et laisser nos âmes derrières nous, je continue. Nous partirons avec un des marchands allant vers le nord, dit Abban. A Ur où je viens voir ma famille une dernière fois je laisse au fond du temple l'un des trois piliers du Kin-Ud. Par Gilgamesh que le Kin-Ud soit maudit , peu m'importe de voir l'avenir; l'officier ajoute cela pourrait tout aussi bien être connaître ou deviner; si c'est pour qu'il me prive de tout. Shu-Sin. »

  • Je ne comprends pas bien l'intérêt de ton texte Willem, lâche Sarah décontenancée.

Le jeune homme assis à côté d'elle pose une main sur l'un de ses genoux.

  • Kin en sumérien est le message, comme celui que pourrait livrer un messager. Ud, Nu ou Zalag c'est la lumière. Le Kin-Ud peut-être traduit comme « Message de Lumière ».

  • Bien, je vois que je n'ai pas été un aussi mauvais professeur que cela...

  • Bon sang Willem, tu ne sais pas ce que j'ai trouvé. Tu n'as qu'une partie de la solution et je ne peux rien te dire. Même Sarah n'est pas au courant. Sais-tu où se trouve l'objet emmené par Hess?

  • De façon certaines non par contre je suis presque certain qu'il est parti avec en 1941.

  • D'où l'importance de l'Angleterre!

  • Exactement. C'est pour cela que tu m'as demandé de trouver les rapports de Rahn?

  • Oui et non, enfin disons que j'ai toujours pressentit qu'une partie de la solution se trouve dans le sud ouest de la France. Mais à la lumière de ce que tu viens de nous apprendre je crois savoir ce que sont les piliers du Kin-Ud. Il nous faut retourner à Caen le plus rapidement possible. Il nous reste peu de temps, dis moi si tu as trouvé ce que je t'ai demandé?

  • Je n'ai trouvé qu'une partie des travaux de Rahn, il manque tous ce qu'il à découvert à Rennes le Château.

  • Tu as une idée d'où ils sont?

  • A mon avis il ne doivent pas être très loin de la découverte d'Ur.

  • Évidemment, décidément le nombre de personnes en qui je peux avoir confiance va fondre comme neige au soleil. Et pour l'autre rapport?

  • Tiens et il est complet.

  • Merci, Willem. Il regarde sa montre. Tu peux nous accompagner à l'aéroport?

  • Évidement, je ne vais pas vous laissez partir comme cela.

Ils se lèvent, sortent par là où ils sont entrés, dans la cage d'escalier ils prennent la direction des caves de l'immeuble, parcourent plusieurs couloirs, bifurquent autant de fois avant d'arriver sur porte donnant dans une impasse.

  • Suivez-moi la voiture est à cent mètres d'ici.

A 5h45 les trois se séparent chaleureusement. Alors que l'avion vient de décoller, le jeune homme se tourne vers son amie, l'embrasse et lui parle doucement mais fermement.

  • Mon amour, nous allons rester à Paris aujourd'hui et demain tu rentres à Caen par le train, moi comme prévu je prends l'avion. Dans deux jours il y à de forte chances que tout ceci se termine, alors jusqu'à ce que la ville soit libérée tu restes chez ton père.

  • Je ne pourrais pas, tu ne peux pas me demander cela. J'ai besoin de te parler, et puis ne pas avoir de tes nouvelles durant ces moments me sera insupportable.

  • Ma décision est prise, je ne veux pas te perdre. C'est la seule solution pour mieux nous retrouver après. Vient contre moi, je t'aime tant.

  • Moi aussi.

Ils resteront durant l'ensemble du trajet aussi serré l'un contre l'autre qu'il leur est possible de l'être. Ils passeront la nuit qui suivra ensemble, jamais il n'auront été si unis. Elle ne le reverra jamais.

20 mars 2009

Quand Chou Flaire - I-II

Le 17 Janvier 2009 – Caen (France)

Un froid plombe la ville depuis plusieurs jours. Ce qui à comme première conséquence de blanchir l'herbe du champs de course, un immense ovale de verdure posé comme une galette au centre de la préfecture du calvados.L'endroit est peuplé d'oiseaux, de ragondins, de jogger et de chiens avec ou sans  maîtres. Comme presque tous les jours Marguerite Leroux promène 'Chou' un Loulou de Poméranie de deux ans et demi. Lorsqu'elle est certaine de ne pas voir débouler un autre canidé sur son 'Poupougne', elle lâche le fauve et le regarde s'épancher dans les herbes hautes.

A soixante cinq ans passé elle n'est plus capable de courir derrière l'animal telle une mère attentionnée ne quitte pas l'animal des yeux. De temps à autre celui qui partage son existence, s'arrête et la regarde en remuant joyeusement le plumeau qui fait office de queue.  Après avoir dépassée les tribunes, elle passe le pont enjambant l'Odon qui cisaille l'immense prairie dans le sens de la largeur. Deux cent mètres plus loin,   débute la zone 'la plus dangereuse du lieu' et qui aussi la préférée de chou. A cet endroit des joncs de plus de deux mètres de hauts, formant un mur presque impénétrable. Comme à chaque fois le petit chien s'enfonce tête baissée dans la muraille, causant à chaque fois un pincement au, plus tout jeune cœur, de Mme Leroux. Un imprévu étant toujours possible, elle écartes les première joncs des bras pour essayer de voir la touffe marron qui virevolte gaiement. Nombre de fois elle à imaginé le pire, comme un terrible tigre du Bengale dévorant son petit compagnon dont le poids tout mouillé n'excède guère les cinq kilos. Et ce qui renforce son appréhension c'est le fait que le parc des expositions non loin de là accceuil régulièrement des cirques, ce qui est le cas aujourd'hui. Après moins d'une minute elle s'impatiente..

  • Chou...Chou mon bébé. Ne voyant pas la truffe du pépère apparaître elle renouvelle ses appels en montant le ton. Chou viens ici!

L'inquiétude commence à l'envahir, de nouveau elle rappelle son chien qui ne revient toujours pas, par chance l'endroit si souvent détrempé et boueux et aujourd'hui en partie gelé. Tout en avançant elle bougonne.

  • Si tu es encore en train de te rouler dans une charogne, comme l'autre fois,  tu vas le sentir passé mon p'tit père.

Un pas hésitant après l'autre elle avance en écartant les joncs des bras, une vingtaine de mètres plus loin les plantes sont beaucoup moins hautes, elle l'appelle de plus en plus inquiète. Trois enjambées plus loin elle aperçoit enfin 'Chou' assit les oreilles droites, fièrement il l'a fixe en remuant la queue. Il frétille, tout content de lui. Marguerite avance, prête à le remettre en laisse.

  • Alors là mon petit bonhomme tu n'es pas prêt de courir...Mon Dieu, mais qu'est ce que...Chou viens ici tout de suite.

L'animal ne bouge pas, remuant toujours la queue il tourne la tête et regarde sa découverte.

  • Chou vas-tu venir non d'un chien...Oh! Mon Dieu quel horreur...ce n'est pas possible...maintenant elle hurle. Elle attrape l'animal qui ne frétille plus du tout, les oreilles baissées il semble légèrement décontenancé que sa maîtresse ne le félicite pas.

Une demi-heure plus tard l'endroit grouille de policiers. Une zone est délimitée. Les uns prennent des photos, les autres regardent par terre ou discutent entre eux. Un peu à l'écart Hervé Pignard inspecteur de police au commissariat central de Caen discute avec Mme Leroux.

  • Et ensuite?

  • Ensuite j'ai pris mon chien sous le bras et je suis allez à la rencontre des coureurs pour qu'ils vous préviennent, je n'ai pas de téléphone portable. Et puis c'est tout...mon Dieu...et...et...elle est morte?

  • Ça oui y à des chances. Et vous n'avez croisé personne?

  • Non,  j'ai tout le temps été seule, à part les gens qui font leur jogging sur la piste cendrée bien sur.

  • Merci Mme Leroux, rentrez chez vous, je vous appellerai pour venir signer votre déposition. Vous voulez qu'on vous raccompagne?

  • Non, non merci cela me fera du bien de marcher. Au revoir monsieur.

  • Au revoir Madame.

  • Allez vient chou on rentre à la maison.

Pignard la regarde partir, puis rejoint ses collègues qui entoure le corps.

  • Alors Cécile?

  • A première vue c'est une femme!

  • Bien vu, et pour le reste.

  • Elle à le cou brisé et un énorme hématome au niveau de la nuque. Aucune trace de lutte et à mon avis rien de sexuel, enfin à ce que je vois.

  • Et l'heure?

  • Elle est morte vers trois heures je pense, mais je te dirai plus exactement quand, dans la soirée. Tiens.

La légiste tend deux sacs en plastique transparents. L'un contenant des clefs et une carte d'identité, l'autre un petit bout de papier jaune-orange.

  • C'est quoi ça?

  • J'en sais rien à première vue du papier, on analyse et je te dis.

  • Je peux regarder l'autre, les empreintes ont étaient relevées?

  • Oui, oui c'est bon vas-y.

Pignard recule et sort son portable.

  • André!?...alors 41 ans, Élisabeth Lefort...Place Saint-Sauveur...ouais sa carte d'identité...surement un coup sur la tête...non, pour l'instant juste une femme qui promenait son chien...non j'y vais tout de suite...évidemment à plus.

Son téléphone rangé, il se dirige vers un des inspecteurs présent sur les lieux.

  • Thierry, je vais chez elle.

  • Tu veux que je t'accompagne?

  • Non, reste ici. Je préfère que tu sois là à regarder ce qui se passe.

Le jeune inspecteur regarde son aîné partir à pieds, il le voit comme souvent sortir son Ipod Touch, poser les écouteurs sur ses oreilles. Les mains dans les poches de son manteau il marche tête baissée. Durant son trajet, Pignard, pense à la jeune femme qui est allongée dans l'herbe, ce qu'il redoute le plus c'est qu'il y est des enfants. Les épouses ou les maris il gère assez bien, par contre les gamins c'est une autre paire de manche. Il à toujours mis ça sur le fait qu'il n'en a pas. Toujours est-il qu'il est aussi habile avec les enfants qu'un manchot avec un bâton de majorette. Puis  ses interrogations glissent vers la  victime. Qui est-elle? Qu'est-ce qui dans sa vie à bien pu l'amener là où elle est aujourd'hui? Et puis quel métier exerçait-elle? C'est tout à la fois ce qu'il préfère et déteste le plus dans son métier, essayer de comprendre cette mort venu happer ce qui à vécu. Et plus encore aujourd'hui. Non vraiment, il ne sent pas cette affaire.

Il sort du champs de course, passe devant la gendarmerie pour arriver devant la préfecture. Il remonte la rue Saint-Laurent, puis rue Saint-Pierre prend sur la gauche pour rejoindre la rue aux Fromages. Cent mètres plus loin il débouche sur l'une des plus belle place de la ville, place Saint-Saveur. Il fouille dans l'une de ses poches, en sort le sac plastique pour regarder l'adresse inscrite sur la carte d'identité. Il attrape le trousseau de clef. Le numéro indiqué correspond à l'un des hôtels particuliers entourant l'endroit. Devant la lourde porte qui ferme l'entrée, il s'arrête et cherche sur les sonnettes le nom de la jeune femme. Il n'y figure pas. Il essaye les clefs une à une dans la serrure située sous le digicode. Un long son métallique retentit, Pignard pousse la porte et entre. Devant lui s'ouvre une vaste entrée dont le sol est constitué de carreaux noirs et blancs. Devant lui une cour intérieur servant de parking, est peuplé de deux grosses berlines allemandes. Sur sa droite une porte à double battant vitrée barre l'accès à un magnifique escalier de pierre. Il abaisse la poignée, puis pénètre dans le hall de l'immeuble.  Immédiatement son regard est attiré par un magnifique lustre suspendu au plafond.

Il se dirige vers les boîtes aux lettres, à sa grande surprise le nom de Lefort n'y figure toujours pas. Alors qu'il monte les escaliers pour demander à d'éventuels locataires où se trouve l'appartement de la jeune morte, une femme en jean descend, un sceau d'eau à la main.

  • Vous êtes-qui, vous?

  • Et vous? Répond Pignard amusé par l'agressivité de son interlocutrice.

  • Moi je sais qui j'suis, et puis je travail ici. Alors si vous avez des trucs à vendre c'est pas ici qui faut venir...et puis comment vous êtes entré?

Pignard plonge sa main droite à l'intérieur de son manteau et sort sa carte professionnelle.

  • La police? Et alors, m'en fout moi, qu'est ce que vous voulez.

  • Dites donc ça suffit maintenant, et puis c'est pas le jour de m'emmerdez! Alors j'ai deux, trois questions à vous poser et vous allez y répondre sans moufter, c'est clair!

  • Vous énervez pas, c'est bon...mais après si des étranger entrent ça me retombe dessus...je fais que ce qu'on me dit moi, c'est tout.

  • Pour commencer votre nom?

  • Amandine Bourlier.

  • Lefort vous connaissez?

  • Pourquoi?

  • Répondez, je m'occupe du reste.

  • Ben, c'est la femme du dernier...Pourquoi?

  • Vous occupez pas, elle habite ici depuis longtemps?

  • Un peu moins de trois ans je crois, mais j'ai jamais parlé avec elle...et puis en trois ans j'ai dû la croiser une douzaine de fois pas plus.

  • Elle voyait du monde?

  • J'ai jamais vu quelqu'un avec elle.

  • Elle est mariée?

  • Oh! que non, je vous dis que je l'ai toujours vu seule, et puis chez elle y à jamais un bruit. Je veux pas être méchante mais j'aimerai pas l'avoir comme amie, elle doit pas être rigolote tous les jours. Sans arrêt la tête dans un bouquin.

  • Mais comment vous pouvez en être certaine?

  • Je suis là toute la journée, et une de mes taches est de noter qui entre et sort, j'habite ici, c'est pour cela que je suis au courant de tout.

  • Ha! vous êtes la concierge en fait?

  • Ben ouais et alors?

  • Rien, bien au contraire je n'aurais pu trouver quelqu'un de plus qualifiée pour me renseigner...

  • C'est vrai?

  • Comme je vous le dis, les concierges sont aux policiers ce que les chiens sont aux aveugles!

  • Hein, quoi? Je ne suis tout de même pas un chien...

  • C'est une image!

  • Mais vous parliez d'aveugles!

  • C'est pas grave...Et même le soir vous n'avez jamais vu monter personne chez elle?

  • Bon je vais vous dire comment ça se passe dans l'immeuble, il y à trois étages si on additionne l'âge des locataires des deux premiers on doit pas être pas loin des cinq cent ans. Et au dernier habite Lefort. Alors je peux vous dire que les allés et venus ici c'est pas vraiment le genre de la maison. Bon bien sur y à le dimanche c'est mon jour de congé, donc là c'est sur je peux pas savoir.

  • Bon alors au premier qui habite?

  • Au premier c'est une libraire de Caen qui vit avec son compagnon. Elle est pétée de tunes, et lui c'est un gros pervers dégueulasse. Qui passe son temps à me déshabillée du regard quant on se croisent.

Pignard l'a regarde quelques seconde, sans être d'une classe folle, il est sur qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'elle devienne une très jolie femme.

  • Et leur nom?

  • Alors elle c'est Mme Descroisiers  Thérèse et lui, moi je l'appelle 'ducon' mais c'est pas son nom.

  • Ha Bon?

  • Ben non, vous me faites marcher...lui c'est André Charles...

  • Non?

  • Ben si.

Mr Charles est connu d'une partie de la population Caennaise, et il vrai que la finesse n'est pas son trait de caractère dominant. Bon à pas grand chose il se fait entretenir depuis une vingtaine d'années par la libraire. Trop lâche pour assumer ses opinions, il n'en fait part à ses compagnons de biture qu'après la cinquième bouteille de rouge. Il n'est ni d'extrême droite, ni intégriste catholqiue, ni royaliste, c'est juste un con.  Il a quelques amis, bien placé au niveau local qui le prennent pour un grand érudit et ferme les yeux sur ses états de conduites en état d'ébriété presque quotidien.

  • Et elle, elle est comment?

  • Elle rien à dire, elle est adorable, non vraiment et je peux vous dire qu'à une époque si elle avait pas été là je serais pas ici à vous parler. Je me demande bien ce qu'elle peut trouver à 'ducon'.

  • Allez savoir, les routes qui mènent à l'amour sont inconnues...

  • Mouais, ben là y à qu'à le regarder pour comprendre qu'avec lui c'est direct une impasse.

  • Je suis d'accord, et au second?

  • Un couple, lui à quatre vingt dix ans, si j'ai bien compris c'est un ancien employé de la préfecture. Quant à elle c'est sa seconde femme elle est bien plus jeune. Elle doit avoir une soixantaine d'années, enfin à peu prés.

  • Et ils se nomment?

  • Lhéritier Guillaume et Simone...

  • Et enfin au dernier Lefort.

  • C'est ça, mais pourquoi toutes ces questions.

  • Il y à moins d'une heure j'étais à côté d'elle, et je peux vous dire qu'elle ne sera jamais votre amie.

  • Comment-ça?!

  • On l'a retrouvé morte dans un coin de...

  • Quoi?! Vous me faites marcher...c'est pas possible je l'ai encore croisée hier soir et...elle n'avait pas de livres, même pas de sac...et...non j'vous crois pas...

  • Pourtant si, je vous assure qu'elle est bel est bien morte. Et donc vous l'avez vu hier soir, à quelle heure?

  • Il devait être pas loin de neuf heures et demi, je sortais les poubelles comme tous les soirs...non c'est pas possible elle peut pas...des larmes coulent sur ses joues, elle sanglote ce qui stupéfait Pignard.

  • Remettez-vous, vous n'aviez pourtant pas l'air de l'a porter dans votre cœur.

  • D'accord...mais bon...de là à ce qu'elle soit morte y à une marge, elle renifle puis reprend le regard dans le vide...si seulement j'avais supposé quoique se soit je ne l'aurai pas laissé sortir...

  • Pardon! demande Pignard si subitement que la jeune fille sursaute.

  • Nan mais ce que je veux dire, c'est que si je métais douté...je sais c'est con ce que je dis...

  • Et il s'est passé quelque chose de spécial hier?

  • Non rien, les Lhéritier sont sortis puis revenu, ensuite y a eut les réparateurs du téléphone, s'était prévu et rien d'autre.

  • Bon, il l'a regarde ému par la blancheur de son teint.

  • Dites je peux rentrer chez moi?

  • Bien sur, je reviendrais vous voir. Ca va aller?

  • Oui, oui merci.

Il reste debout dans l'escalier jusqu'à ce qu'elle referme la porte de la conciergerie derrière elle. Pignard reste là quelques secondes sans rien faire, il se dit qu'en plus des mômes, il déteste aussi devoir annoncer la mort d'un locataire à une concierge. Moins d'une minute plus tard il fait face à la porte de l'appartement d'Élisabeth Lefort.

Non loin de là. Dans le hall du commissariat un vieil homme attends assis. N'y tenant plus il aborde l'homme qui traverse l'endroit à grand pas.

  • Monsieur s'il vous plait, ça fait une heure que j'attends et personne ne s'occupe de moi. Vous travaillez ici?

  • Commissaire André Doubet qu'est-ce qui vous arrive. Son portable sonne. Excusez moi. Oui Hervé vas y résume...vous avez son adresse...elle avait ses papiers sur elle...c'est déjà ça, et la légiste elle dit quoi...et merde, des témoins... j'envoie une voiture à son domicile donne moi l'adresse...d'accord mais tu me tiens au courant dés que tu sais quelque...ok bye. Désolé mais en fin de semaine on à moins de personnel, alors qu'est-ce qui vous amène?

  • Et bien voilà, c'est parce qu'hier soir une camionnette bleue à arraché l'aile de ma voiture et elle est partit.

  • Je vois, je vous appelle quelqu'un...

  • Monsieur le commissaire, je sais que ce n'est pas grand chose, mais vous comprenez j'ai une petite retraite et...

  • Bien sur, bien sur je vous envoie un agent.

  • Merci, vous êtes bien urbain.

  • Je vous en prie.

Le commissaire disparaît , une minute plus tard une policier stagiaire vient le voir.

  • Suivez moi, on va noter votre plainte.

  • Merci mademoiselle.

20 mars 2009

Atlanta - I-I

Le 17 Janvier 1989 – Atlanta (USA)

 

Dans une banlieue plutôt huppée d'Atlanta, un joli pavillon relativement isolé. Pour la première fois depuis plus de deux ans, les volets du bureau donnant sur l'arrière sont ouverts. Peu de temps avant neuf heure, à cent cinquante mètres de là un homme descend d'un taxi. Il sort de sa poche un papier et le regarde durant quelques secondes.

Le lieu lui est totalement étranger, un regard à droite, un à gauche il regarde les numéros cloutés sur les façades des pavillons qui l'entoure. Il se retourne, le taxi est déjà loin. Moins de deux minutes plus tard il est arrivée à destination. L'homme place sur son visage un masque blanc sans expression qu'il extirpe de la petite sacoche qu'il a avec lui, puis enfile une paire de gant blanc. Apprêté il sonne. Après un court instant il soupçonne le bruit de chaussures à talons martelant un carrelage, la porte s'ouvre. Une femme brune,elle aussi masquée et gantée. 

  • Oui?

  • L'essentiel est d'être là.

  • Mais encore?

  • Il n'est jamais trop tard...

  • Isabel, entrez nous vous attendions, dans moins de cinq minutes nous serons en communication.

  • Enchanté Janus.

Il l'a suit sans dire un mot et ne peut s'empêcher de regarder ses jambes interminables pour rester fixer aux hanches de son hôtesse. Après avoir traversé un large salon ils pénètrent un dans un bureau où les attendent trois hommes tout aussi anonymes. Aucun mot n'est échangé, tous fixe le téléphone.  Le bip d'une montre sonne neuf heure, à cet instant précis le téléphone sonne, le plus proche des participants décroche et aussitôt active le haut parleur, une voix informe se fait entendre.

  • Tout le monde est là?

  • Oui monsieur!

  • Janus comme pour les autres je vous avez ordonné d'être là au moins dix minutes avant mon appel, dernier avertissement. Khan?

  • Oui!?

  • 12D 5G 3D et enfin 6D...répétez?

  • Oui, 12D, 5G, 3D, 6D.

Un clac fait comprendre que leur interlocuteur vient de raccrocher sèchement. Toujours sans un mot, Khan raccroche le combiné coupant net la tonalité s'échappant du haut parleur. Il se dirige vers l'un des murs où est accroché un magnifique tableau de canards nageant au milieu de joncs. Il le tire pour faire apparaître un coffre fort. Immédiatement il compose la combinaison donnée par leur interlocuteur, il murmure.

  • 12 à droite, clic, 5 à gauche, clic, 3 à droite clic et 6 à droite...il tire sur la poignée.

La porte s'ouvre il récupère une épaisse enveloppe blanche, l'ouvre et en sort une feuille dactylographiée qu'il lit sans un regard pour les autres.

  • « Vous trouverez ci-dedans cinq enveloppes, chacune portant le nom de son destinataire . Lisez attentivement ce qu'elles contiennent. Personne ne doit quitter le bureau, tout comme il vous est interdit de communiquer entre vous.  N'oubliez pas que je vous vois, à 10h00 un malheureux incendie accidentel détruira cette maison, il va s'en dire que vous devrez tous être loin d'ici. A 9h35 Khan brûlera l'ensemble des documents devant vous quatre, ensuite à 9h40 Isabel partira la première rejoindre un taxi qui l'attendra là où elle est arrivée, ensuite Janus à 9h50, puis Buennaroti, Dao Jiao, et Khan à 9h52, 54 et 56. Il est 9h03 Khan distribuez! »

Tous regarde leur montre ou l'imposante horloge placée dans l'un des coins de la pièce, pas surpris de l'exactitude ils attendent le plis qui leur est destiné. Les bruit s de papiers déchirés résonnent les un après les autres. Les masques cachent les émotions. Régulièrement chacun regarde sa montre. A 9h30 Khan brise le silence et lâche sans préambule.

  • Donnez moi vos documents!

Une poubelle en fer à la main, Khan fait le tour des participants à chaque fois il laisse tomber les pages. Lorsque l'ensemble est ramassé il sort de sa poche un petit bidon d'essence à briquet qu'il la vide dans le récipient. Khan craque une allumette et la jette dans la poubelle posée au sol. Immédiatement, une bruit sourd accompagne l'embrasement du contenu. Une épaisse fumée emplit le lieu, quelques un tousse. Khan regarde sa montre et se tourne vers la jeune femme.

  • Isabel il est temps de nous quitter.

Elle sort de la pièce sans un mot, sur un petit guéridon installé dans le vestibule, elle laisse ses gants et son masque. moins de trois minutes plus tard elle monte dans le taxi qui l'attends. Puis les autres suivent à l'heure dite. Khan est le dernier à poser son postiche avec les autres.  Puis il court pour rejoindre le taxi qui l'attend deux rues plus loin. Assit à l'arrière de son taxi, l'homme fait semblant de chercher dans sa veste de  costume quelque chose. Lorsqu'il aperçoit une large fumée noire montant derrière le toit des pavillons qu'il fixe, il donne la destination au chauffeur. Faisant demi-tour l'homme s'exclame.

  • Putain, qu'est-ce qui se passe là-bas ?

  • On peut y aller je suis assez pressé, j'ai un avion à prendre, khan tend un gros billet...s'il vous plait.

  • Bien sur, alors à l'aéroport...

  • S'il vous plait...

Le chauffeur attrape la coupure et file sans rien ajouter, toutefois il ne peut s'empêcher de regarder dans son rétroviseur et constate qu'à chaque seconde qui passe la fumée s'épaissit un peu plus. Khan arrivé à destination règle la course avec un substantiel pourboire.

  • Et bien sur tout ceci reste entre nous!

  • De quoi parlez-vous? Un clignement d'œil ponctue sa question.

Le lendemain, une patrouille de police trouvera le corps d'un chauffeur de taxi, assis derrière son volant, égorgé d'une oreille à l'autre.

20 mars 2009

Prèambule

Depuis plusieurs années je traîne ce projet comme une sorte de compagnon parfois pénible ou pesant, mais le plus souvent comme un plaisir du fait des lectures qu'il m'impose. Dés le début j'avais pensé à une bande dessinée mais je n'ai pas le talent suffisant pour pouvoir le mettre en image. Si quelqu'un est intéressé, je ne suis absolument pas hermétique à une collaboration.

De fait, après de longs mois d'illusions à ne pas vouloir comprendre que l'aspect picturale n'était pas à ma portée, je me suis tourné vers les seuls mots. Toujours en ayant besoin de visualiser l'enchainement des phrases. Je sais bien que ces pages ne sont pas d'un intérêt extraordinaire. Non ce qui me motive dans ce projet c'est avant tout l'aspect du partage, de l'échange. La reconnaissance je n'ai pas à m'en soucier puisqu'elle est de fait utopique. Si je peux intéressé ne serait-ce qu'un lecteur je serai déjà comblé.

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