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L'AAH
20 mars 2009

Atlanta - I-I

Le 17 Janvier 1989 – Atlanta (USA)

 

Dans une banlieue plutôt huppée d'Atlanta, un joli pavillon relativement isolé. Pour la première fois depuis plus de deux ans, les volets du bureau donnant sur l'arrière sont ouverts. Peu de temps avant neuf heure, à cent cinquante mètres de là un homme descend d'un taxi. Il sort de sa poche un papier et le regarde durant quelques secondes.

Le lieu lui est totalement étranger, un regard à droite, un à gauche il regarde les numéros cloutés sur les façades des pavillons qui l'entoure. Il se retourne, le taxi est déjà loin. Moins de deux minutes plus tard il est arrivée à destination. L'homme place sur son visage un masque blanc sans expression qu'il extirpe de la petite sacoche qu'il a avec lui, puis enfile une paire de gant blanc. Apprêté il sonne. Après un court instant il soupçonne le bruit de chaussures à talons martelant un carrelage, la porte s'ouvre. Une femme brune,elle aussi masquée et gantée. 

  • Oui?

  • L'essentiel est d'être là.

  • Mais encore?

  • Il n'est jamais trop tard...

  • Isabel, entrez nous vous attendions, dans moins de cinq minutes nous serons en communication.

  • Enchanté Janus.

Il l'a suit sans dire un mot et ne peut s'empêcher de regarder ses jambes interminables pour rester fixer aux hanches de son hôtesse. Après avoir traversé un large salon ils pénètrent un dans un bureau où les attendent trois hommes tout aussi anonymes. Aucun mot n'est échangé, tous fixe le téléphone.  Le bip d'une montre sonne neuf heure, à cet instant précis le téléphone sonne, le plus proche des participants décroche et aussitôt active le haut parleur, une voix informe se fait entendre.

  • Tout le monde est là?

  • Oui monsieur!

  • Janus comme pour les autres je vous avez ordonné d'être là au moins dix minutes avant mon appel, dernier avertissement. Khan?

  • Oui!?

  • 12D 5G 3D et enfin 6D...répétez?

  • Oui, 12D, 5G, 3D, 6D.

Un clac fait comprendre que leur interlocuteur vient de raccrocher sèchement. Toujours sans un mot, Khan raccroche le combiné coupant net la tonalité s'échappant du haut parleur. Il se dirige vers l'un des murs où est accroché un magnifique tableau de canards nageant au milieu de joncs. Il le tire pour faire apparaître un coffre fort. Immédiatement il compose la combinaison donnée par leur interlocuteur, il murmure.

  • 12 à droite, clic, 5 à gauche, clic, 3 à droite clic et 6 à droite...il tire sur la poignée.

La porte s'ouvre il récupère une épaisse enveloppe blanche, l'ouvre et en sort une feuille dactylographiée qu'il lit sans un regard pour les autres.

  • « Vous trouverez ci-dedans cinq enveloppes, chacune portant le nom de son destinataire . Lisez attentivement ce qu'elles contiennent. Personne ne doit quitter le bureau, tout comme il vous est interdit de communiquer entre vous.  N'oubliez pas que je vous vois, à 10h00 un malheureux incendie accidentel détruira cette maison, il va s'en dire que vous devrez tous être loin d'ici. A 9h35 Khan brûlera l'ensemble des documents devant vous quatre, ensuite à 9h40 Isabel partira la première rejoindre un taxi qui l'attendra là où elle est arrivée, ensuite Janus à 9h50, puis Buennaroti, Dao Jiao, et Khan à 9h52, 54 et 56. Il est 9h03 Khan distribuez! »

Tous regarde leur montre ou l'imposante horloge placée dans l'un des coins de la pièce, pas surpris de l'exactitude ils attendent le plis qui leur est destiné. Les bruit s de papiers déchirés résonnent les un après les autres. Les masques cachent les émotions. Régulièrement chacun regarde sa montre. A 9h30 Khan brise le silence et lâche sans préambule.

  • Donnez moi vos documents!

Une poubelle en fer à la main, Khan fait le tour des participants à chaque fois il laisse tomber les pages. Lorsque l'ensemble est ramassé il sort de sa poche un petit bidon d'essence à briquet qu'il la vide dans le récipient. Khan craque une allumette et la jette dans la poubelle posée au sol. Immédiatement, une bruit sourd accompagne l'embrasement du contenu. Une épaisse fumée emplit le lieu, quelques un tousse. Khan regarde sa montre et se tourne vers la jeune femme.

  • Isabel il est temps de nous quitter.

Elle sort de la pièce sans un mot, sur un petit guéridon installé dans le vestibule, elle laisse ses gants et son masque. moins de trois minutes plus tard elle monte dans le taxi qui l'attends. Puis les autres suivent à l'heure dite. Khan est le dernier à poser son postiche avec les autres.  Puis il court pour rejoindre le taxi qui l'attend deux rues plus loin. Assit à l'arrière de son taxi, l'homme fait semblant de chercher dans sa veste de  costume quelque chose. Lorsqu'il aperçoit une large fumée noire montant derrière le toit des pavillons qu'il fixe, il donne la destination au chauffeur. Faisant demi-tour l'homme s'exclame.

  • Putain, qu'est-ce qui se passe là-bas ?

  • On peut y aller je suis assez pressé, j'ai un avion à prendre, khan tend un gros billet...s'il vous plait.

  • Bien sur, alors à l'aéroport...

  • S'il vous plait...

Le chauffeur attrape la coupure et file sans rien ajouter, toutefois il ne peut s'empêcher de regarder dans son rétroviseur et constate qu'à chaque seconde qui passe la fumée s'épaissit un peu plus. Khan arrivé à destination règle la course avec un substantiel pourboire.

  • Et bien sur tout ceci reste entre nous!

  • De quoi parlez-vous? Un clignement d'œil ponctue sa question.

Le lendemain, une patrouille de police trouvera le corps d'un chauffeur de taxi, assis derrière son volant, égorgé d'une oreille à l'autre.

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